Le fil des kilomètres de Christian Guay-Poliquin

Premières phrases du livre :
C‘est un lieu plus vaste que toute vie humaine. On peut y errer pendant des années sans jamais repasser au même endroit. C’est un lieu où tout échappe à l’emprise des mains et du regard. Seule la fatigue accumulée permet de mesurer le chemin parcouru, le passage des heures. C’est un lieu sans repères, où l’oubli du monde extérieur est plus fort que toute mémoire. Les galeries, les salles et les intersections ont été construites de manière à confondre tout sens de l’observation.

Pourquoi ce titre :
Il y a plusieurs années j’ai découvert l’auteur avec son sublime « Le poids de la neige » (lien). Quelque temps plus tard est sortie « Le fil des kilomètres » qui théoriquement se déroule avant « Le poids de la neige ». Ce livre est donc dans ma wishlist depuis tout ce temps. Depuis le début de l’année, sur Instagram, je participe à un challenge « tour du monde littéraire », comme en janvier j’ai décidé de partir au Canada, c’est tout naturellement que je me suis dit qu’il était temps que je retourne vers Christian Guay-Poliquin, d’autant plus que le troisième tome de ce triptyque est enfin sorti en poche. Je vais du coup, pouvoir enfin finir cette trilogie.

Mon avis et résumé

Une panne d’électricité met le KO dans le Pays, poussé par un sentiment d’urgence, un homme va traverser le continent pour rejoindre son père malade. Il veut arriver le plus vite possible, à tout prix, sans s’arrêter, pas même pour dormir, à peine pour manger. Commence alors un long voyage pendant lequel il prendra en stop deux individus pour le moins étranges. Dans ce paysage inquiétant où la pénurie d’essence et de vivres agite les populations, la fatigue de la route fait monter l’angoisse aussi rapidement que défilent les kilomètres.

Dès les premières pages, j’ai retrouvé ce que j’aimais chez cet auteur : sa sublime écriture douce et poétique. Le fil des kilomètres est presque un livre contemplatif, nous suivons le narrateur dans sa traversée d’ouest en est de cet immense pays qu’on imagine être le Canada. Une routine s’installe au fil des 4737 kilomètres parcourus, et malgré le peu d’action, on ne s’ennuie pas. Le récit est entrecoupé de texte énigmatique.

Les chapitres sont courts et défilent très vite malgré la langueur de l’histoire.

C’est un roman à priori post-apocalyptique où l’on ne sait finalement pas grand-chose ( le troisième que je lis en très peu de temps, et je crois que j’y prends goût ), l’auteur ne nous dit rien, il faut juste se laisser porter.

Alors, même si j’ai bien aimé ce roman, il n’arrive pas à la cheville du sublime « le poids de la neige » ! À présent, J’ai hâte de lire » Les Ombres filantes », le dernier tome de ce triptyque qui attend sagement dans ma pal.